lundi 30 décembre 2013

UNE SEMAINE CHEZ LES BEDOUINS





                                       
                                


Bédouins, vient de " bédia ", la campagne. Nous sommes reçus dans la famille de Sovi, le propriétaire du troupeau et sa femme Fatimetou, sous leur " khaïma " (tente des nomades).
Sovi est un vrai, pur bédouin, de plus, guide reconnu et apprécié pour ses grandes qualités d'homme de désert.




Les bédouins sont des nomades attachés à leurs chameaux comme le sont les Peuls à leurs vaches, toujours à la recherche de nouveaux pâturages pour leur troupeau.




Dans cette immensité de sable balayée d'un vent incessant nous avons eu ...froid !
Et oui, il fait froid dans le désert à cette époque de l'année et le vent nous a souvent bloqués sous la "khaïma", à boire du thé, les fameux trois thés, vraiment très sucrés, trop sucrés... mais incontournables sous peine de vexer nos hôtes :

le premier est amer comme la vie
le deuxième est doux comme l'amour
le troisième est suave comme la mort




L'arrivée fut une grande surprise pour Swan qui s'empressa de prendre ses carnets de dessins..






Malgré le manque d'étoiles, nous avons quand même eu droit à une magnifique pleine lune !




Texte de Swan :


" Dans la brousse, les lions et les gazelles ont été remplacés par des chameaux, soixante dix chameaux!

Et aussi des chèvres et des moutons.
Alors, la loi de la jungle veut que  parfois, l'un d'entre eux se fasse manger, mais ni hyène, ni guépard, ni faune en général...
Car ce sont les bédouins qui les gardent, les aiment et les mangent...
Car le bédouin les surveille, les regroupe et les déménage lorsqu'ils manquent de pâture.
Tant qu'il fait jour, le bédouin a les yeux rivés sur l'horizon, vers ses bêtes qu'il reconnaît d'un coup d'oeil.
De plus, la viande de chameau s'accommode très bien avec le riz, alors que demande le peuple ?

Un peu moins de vent, peut-être ..."


Au sujet du "chameau" mauritanien...




Mammifère ruminant tel que le chameau de Bactriane, le dromadaire et les lamas.

Les camélidés forment à eux seuls le sous-ordre des tylopodes ; ils n'ont pas de cornes, leur estomac n'a que trois poches, ils possèdent des incisives supérieures et sont digitigrades.

http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais

Le nomade maure ne désigne jamais un chameau par son âge mais par sa dentition (سنsenn ; pl.)اسنان"asnàn).

Venu d'Asie et introduit au Sahara au début de notre ère, le dromadaire (une bosse !) est formidablement adapté aux conditions désertiques. Ici, on l'appelle " chameau ".

Ses soles (sabots) larges et souples lui assurent une bonne assise sur le sable et figurez-vous que c'est là, ce jour-là où nous avons dû dégonfler les pneus du 4x4 pour passer dans du sable très, très mou, que j'ai réalisé que les soles des chameaux sont exactement comme des pneus dégonflés dans le sable : souples et " nageant " sur le sable comme du "sand-planing" ...Euréka ! il n'est jamais trop tard... ( ou comme des pieds de bédouins ) !






Sa résistance à la sécheresse est remarquable. Ses réserves d'eau qu'on imaginait accumulées dans sa bosse sont une légende ! C'est sa résistance à la déshydratation qui est exceptionnelle ( 30% contre 10% pour l'homme) et un métabolisme qui économise l'eau (débit urinaire limité, température interne qui peut s'élever jusqu'à 41° sans sudation, faible teneur des excréments en eau).

Sa bosse lui permet d'accumuler des réserves de graisse.

Lorsqu'il a besoin de boire et qu'un point d'eau se trouve à proximité, le chameau absorbe régulièrement de petites quantités.

Lorsque l'eau vient à manquer, il peut rester plus d'une semaine sans boire.

Théodore Monod cite le record de 28 jours sans s'abreuver. C'est tout à fait exceptionnel !

Il se rattrape à la première occasion et peut avaler jusqu'à 120 litres d'eau en une seule prise et en moins de 10 minutes. Le chameau joue un rôle essentiel dans la vie économique et sociale des nomades.

La richesse du nomade est directement proportionnelle à l'importance de son troupeau..

Capable de transporter des charges de 150 à 200 kg, il est indispensable aux échanges.

Son lait sous toutes ses formes, sert de base à l'alimentation familiale : "zrig", lait frais ou lait caillé, il est de tous les repas.

Le "zrig" , boisson à base de petit lait de chèvre ou de chamelle coupée d'eau et sucrée, est servie comme boisson rafraîchissante et comme bienvenue dans une calebasse en bois et circule de mains en mains et donc de bouche en bouche !!!

                              
Sovi buvant du zrig

Mais attention, notre estomac n'étant pas adapté à ce genre de boisson et à ces us et coutumes, cette boisson peut provoquer des désagréments.
source : http://www.poussieresdetoiles.com/pages/article.html



Théodore Monod

" Théodore André Monod est un scientifique naturaliste, explorateur, érudit et humaniste
français. Il est « le grand spécialiste français des déserts », « l'un des plus grands spécialistes du Sahara au XXe siècle » et « bon nombre de ses 1 200 publications sont considérées comme des œuvres de référence. "

source : http://www.babelio.com/auteur/Theodore-Monod/2069

Mais Monod, même s'il essaye de se surpasser, ne cherche jamais " l'exploit " . Il va toujours jusqu'au bout ou presque.

" Le Tanezrouft est un désert intégral, ignoré des indigènes eux-mêmes, dira-t-il. Il faut pourtant se décider à aller voir ce qu'il y a dedans, et s'il n'y a rien, à aller voir qu'il n'y a rien , de façon à en être sûr
".

http://blog.mondediplo.net/2010-10-28-Theodore-Monod-le-Saharien



minuscule fleur du désert sur le " draa " de Lemjed  ( le draa est le boubou maure )


                       

Prêt pour le grand départ.... sur le prochain article !!!

                                


Quand il faut y aller, faut y aller ....hum ...




vendredi 27 décembre 2013

CONTE DE JULOS BEAUCARNE

C'est le temps des contes, alors en voici un, bien d'actualité, dédié à Lawrens : 


LE VOYAGEUR du NON-TEMPS

Un homme veut partir pour le non-temps ou le oui-éternité, assez de courir après le temps, de gagner du temps, de perdre son temps. Mais il n'y a pas d'agence de voyage pour le non-temps. L'homme interroge les savants, les illuminés, les désillusionnés, les visionnaires: "Où est la porte du temps?" Personne ne sait : le temps est cette étendue de sable, ce désert; le candidat voyageur du non-temps prend dans ses mains du sable et le fait couler entre ses doigts sans pouvoir en saisir la totalité; dans sa main des milliards de grains coulent et dérivent et s'envolent au vent. Le saisisseur de temps peut-il prendre le temps par surprise, arrêter la muette horloge de l'univers hors Univers. 

Parti à la recherche de la porte du temps il la trouve une après-midi par hasard au milieu d'un champ. Quoi de plus normal pour une porte? Il la reconnaît parce qu'il est écrit dessus: "Porte du temps" tout simplement. A n'en pas croire ses yeux. Il frappe; le temps lui ouvre ou plutôt entrebâille la porte. Mais, le temps, contrairement à ce que l'on croit, n'est pas tout seul, ils sont 3: le temps Digital qui parle d'une façon saccadée parce qu'il a l'habitude d'épépiller les secondes, les minutes et les heures; à côté de lui son père: le temps Cadran qui a une manie: il répète à chaque demie heure: "Big ben big ben, big ben big ben". A côté du temps Cadran se trouve le temps Solaire, son père, qui est très vieux, qui a une barbe de quelques kilomètres de long et qui lui, ne dit rien car il en sait trop. 
Le temps dit à l'homme: "Si tu veux rentrer dans le non-temps ou le oui-éternité et l'éternité c'est long surtout vers la fin, il te faudra nous donner la montre digitale "Citizen" que tu as au poignet et la montre cadran que tu as dans ton gilet. L'homme donne ses 2 montres et la porte du temps, jusque là entrebaillée s'ouvre toute grande. L'homme hésite puis il s'enfonce dans le non-temps; il entend autour de lui des voix qui disent: "Il est mort, il est mort"; seuls des enfants le voient se relever et partir et marcher dans un long couloir on ne peut pas dire combien de temps car il n'y a plus de temps et l'explorateur du non-temps chavire de l'autre côté de la durée; il voit tout au bord du chemin des phrases comme: "le temps me dure", "je n'ai pas le temps, j'ai tout mon temps", des phrases qui agonisent exsangues avant de devenir lettres mortes. Alors un sentiment de plénitude envahit le voyageur, il sait que même la notion de voyageur n'existe plus puisque l'immense moteur est arrêté et que l'arrêt est complet et infiniment peu facultatif. Il n'a plus le choix de rester dans la durée ou de s'en abstraire. Il a fait mouvement pour déboucher dans le non-mouvement; il a marché pour être transformé en statue, pour n'être qu'une photographie que les familiers et la durée montrent en disant: 

" Vous vous souvenez il cherchait la porte du temps"



jeudi 26 décembre 2013

LA DERNIERE COLONIE DE PHOQUES MOINES




Séjournant à Nouadhibou, chez notre ami Lemjed et sa femme Minetou, une excursion au Cap Blanc nous comble de joie !


les fameuses falaises



au  pied du phare datant de la colonisation



Swan en plein travail !



L'un qui s'en va, l'autre échoué depuis plusieurs années, avec à son bord...le gardien !



Pensif devant cette immensité ...


Cet espace naturel a été inscrit en 1989 au Patrimoine mondial de l'UNESCO.




La péninsule fait partie d'un des lieux les plus importants au monde : l'Atlantique oriental.
Ces eaux renferment plus de 300 espèces de poissons et une grande variété d'animaux dont l'un des dix mammifères les plus menacés de la planète : le phoque moine, Monachus monachus.




Certaines des grottes situées au pied des falaises du Cap Blanc ont servi de refuge à sa colonie d'élevage qui s'y trouvait en sécurité.
Avec le développement du port et de la pêche, la colonie a migré plus au nord, dans une partie protégée interdite au grand public, aux touristes et aux appareils photos !

En 2007, la population mondiale de cette espèce atteignait à peine 500 individus.
Dans la colonie actuelle, elle est estimée à plus d'une centaine.





L'histoire de " AMRIGUE "

Depuis 1998, j'ai eu plusieurs fois l'occasion d'arpenter les falaises du Cap Blanc.
En juin 2012, la chance était avec moi ! Une vingtaine de phoques moines remontait le courant,  par deux, face au vent, en direction du nord ! Événement suffisamment rare pour que le gardien de la Réserve se précipite au bord de la falaise pour vérifier mes constatations !
Cette année, avec Swan, nous avons eu le bonheur de voir " Amrigue ", évoluer à nos pieds :



vous pouvez agrandir la photo pour le mieux voir !


Actuellement, seul ce vieux mâle rescapé habite cet endroit du Cap Blanc, la colonie ayant émigré plus au nord, loin de la présence humaine, du bruit du port et des pêcheurs.
Il s'agit d'un grand mâle adulte, nommé " AMRIGUE " (cela signifie pêcheur en hassaniya), qui a été sauvé en 1997 quand il était bébé, après la mort de sa mère. Une fois alimenté et soigné dans l'aquarium de l'IMROP à Cansado, il a été libéré en mer, pourvu d'un émetteur-satellite et des marques sur les nageoires de la queue afin de suivre ses mouvements.
Les scientifiques ont ainsi su qu'il avait passé les premiers mois de sa vie libre à s'alimenter et se reposer dans le Parc National du Banc d'Arguin, puis qu'il était revenu s'installer dans la baie. Il y est resté, seul, on ne sait pourquoi !!!




LE SITE de " LAS CUEVECILLAS "

La Réserve de la Côte des Phoques fut visité pour la première fois en 1923 par le célèbre naturaliste français Théodore Monod, sans qu'il parvienne pourtant à localiser la colonie.
C'est en 1945 que le naturaliste Eugénie Morales Agacino la découvre, la photographie et la fait connaître au monde scientifique.
Quelques années plus tard, Jacques Cousteau effectue le premier documentaire sur les phoques moines, les faisant ainsi découvrir au monde entier.

Grâce aux relations de Lemjed, nous avons eu la grande chance de découvrir ce site complètement protégé : Las Cuevecillas.
Ces grottes sont un lieu privilégié, interdit au public, où les observations quotidiennes permettent d'étudier, comptabiliser et soigner ces derniers grands mammifères.
Là aussi la chance était avec nous : nous avons pu admirer deux jeunes phoques se laissant porter par les vagues, juste devant l'une des grottes, devant nous !




Le profil des falaises est très changeant. La force érosive de la mer, responsable de la formation des grottes provoque fréquemment des éboulements qui ont obligé les phoques à déménager au moins à sept reprises depuis que la colonie a été découverte.

Les explications nous sont données par trois gardes et experts, chargés de la surveillance de la colonie.
Celle-ci s'effectue, entre autres, grâce à des caméras télécommandées installées à l'entrée des grottes et reliées à des ordinateurs où tout est analysé, répertorié, noté, chaque phoque étant identifié grâce à des cicatrices sur le pelage, signe de reconnaissance, telles nos empreintes digitales.




L'une des grottes n'étant pas équipée de caméra, l'un des gardes doit descendre en rappel, du haut de la falaise de 15 mètres afin d'effectuer le comptage hebdomadaire.




Après plusieurs jours de pêche en haute mer, les phoques moines retournent en général à terre pour se reposer et se rétablir. Ils sortent également à terre lorsqu'ils muent car ils doivent conserver leur pelage au sec pendant la période de mue qui peut durer un mois.

Ces grottes, havre de paix, comportent pourtant des pièges pour les bébé-phoques. Ceux-ci naissent avec un pelage fin de couleur noire, inadapté à l'immersion prolongée. C'est la raison pour laquelle les nouveaux-nés doivent rester à terre la plus grande partie du temps jusqu'à ce qu'ils muent pour un nouveau pelage, court et gris clair, adapté à l'eau, ce qui survient à peu près vers deux mois.
La forte houle ou les grandes marées peuvent mouiller le pelage des bébés phoques leur faisant ainsi perdre leur chaleur. Il est fréquent aussi qu'ils soient entraînés hors des cavernes et séparés de leurs mères.
Ils meurent alors par hypothermie, d'inanition ou d'épuisement.

LA MORT SILENCIEUSE

Tous les mammifères marins et particulièrement les phoques, sont attirés par les filets de pêche immergés en raison de la facilité avec laquelle ils peuvent y attraper poissons et crustacés capturés.
Les phoques peuvent à leur tour, être pris ou s'emmêler et finissent par se noyer.
De temps en temps, heureusement de moins en moins, grâce à la protection de la Réserve, apparaît sur la plage le cadavre d'un phoque moine ou d'un marsouin.
Cette rencontre nous rappelle qu'ils sont réellement fragiles et vulnérables.




La surveillance permanente par les gardiens de la Fondation CBD-Habitat, permet de contrôler et de connaître la situation et l'évolution de la colonie de phoques. De plus, les gardiens disposent d'un système d'alerte en cas d'apparition d'un événement quelconque ou d'une catastrophe qui pourraient affecter les phoques de façon négative.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ces magnifiques phoques moines et sur la côte de la Réserve Satellite du Cap Blanc.
C'est aussi un excellent lieu de repos pour les oiseaux migrateurs qui partagent leur temps entre l'Afrique et l'Europe.
On peut y admirer des bandes de limicoles, spatules, sternes, balbuzards pêcheur, vautours ou flamands roses et bien d'autres encore….
Quant à nous, les balbuzards, grands cormorans, traquets noirs et autres oiseaux de mer étaient au rendez-vous !

Expédition réussie !






d'après la documentation de la Fondation CBD-Habitat.



Fundación para la Conservación de la Biodiversidad y su Hábitat (Fundación CBD-hábitat) Fundación para la Conservación de la Biodiversidad y su Hábitat (Fundación CBD-hábitat) Instituto de la Biodiversidad de Areas Protegidas (IBAP) Instituto de la Biodiversidad de Areas Protegidas (IBAP)Parque Nacional de Orango Parque Nacional de Orango

Union International pour la Conservation de la Nature (UICN) Union International pour la Conservation de la Nature (UICN)Programme Régional de Conservation de la Zone Côtière et Marine en Afrique de l´ouest (PRCM) Programme Régional de Conservation de la Zone Côtière et Marine en Afrique de l´ouest (PRCM)




Et en conclusion, ce joli premier croquis de Swan :






mercredi 25 décembre 2013

UN CONTE DE MAURITANIE





HISTOIRE D'HYENE

par Lemjed.

On dit que la hyène est un animal gourmand, peureux et un peu bête.
Aussi, a-t-on créé beaucoup d'histoires sur ses mésaventures.
En voici une que je vous raconte.

 La hyène et ses enfants.

Une hyène avait plusieurs enfants qu'elle avait d'une portée.
Elle se fatigue à chasser chaque jour pour ramener tout ce qu'elle trouve à ses enfants, aussi
gloutons qu'elle, qui dévorent tout et la laisse sur sa faim.

Un jour en allant chasser, bien qu'affamée et faible, quelle ne fut pas sa joie de tomber sur un veau
de belle taille tué récemment et à peine entamé.
La hyène, elle, ne réfléchit point au pourquoi de l'abandon de ce veau par le prédateur qui l'avait tuée
mais nous, nous allons en relater les raisons.

Un troupeau de bovins paissait tranquillement là. Le propriétaire, pourtant toujours attentif, fut
distrait par son thé à quelques encablures du troupeau.
Survint une lionne qui attaqua le troupeau, tua le veau et commença son repas.
Juste à ce moment-là, arriva le propriétaire, ce bipède appelé « homme » , armé d'un arc et d'une
flèche déjà orientée vers notre lionne.
Celle-ci, connaissant ces traits naturels qui tuent à distance, préféra s'éclipser. L'éleveur s'éloigna
avec son troupeau et c'est alors que passa la hyène affamée.

Elle emporte le veau dans un fourré sûr, loin du lieu où il était mort et se dit :
« Je ne ramène rien aux enfants. Je vais manger jusqu'à satiété, dormir, me réveiller et manger
encore. Je resterai là jusqu'à finir cette aubaine qui m'est tombée du ciel »
Elle passe donc la nuit. Le matin, les enfants-hyènes s'impatientèrent, puis s'inquiétèrent et
décidèrent de suivre les traces de leur maman.
Cette dernière les vit arriver de loin, sortit du fourré, s'en éclipsa puis s'assit jusqu'à l'arrivée de
ses petits. Ceux-ci criaient en disant :
« Maman, où étais-tu ? Nous sommes affamés. As-tu quelque chose à manger ? »

La hyène répondit :
« Non, mes enfants. Je suis tellement faible et fatiguée que je n'ai pas pu tuer une proie. Mais j'ai
quelque chose pour vous. Un passant m'a dit que là-bas, derrière les dunes que l'on voit à l'horizon,
il y a un gros âne mort. Allez-y et ne m'attendez pas. Je suis encore fatiguée, mais je vous rejoindrai.
Les enfants partirent aussitôt à toute vitesse de peur qu'un autre animal ne les précède et dévore
l'âne.

La hyène-mère riait sous cape, se disant :
« C'est bon, je les ai éloignés. Je mangerai tranquillement encore aujourd'hui ».
Mais aussitôt, une pensée lui traversa l'esprit :
« Tiens, un gros âne bien gras ! Qu'est-ce qui me dit que ce n'est pas vrai ? Au diable, ce reste de
veau, je cours avant que les enfants ne mangent tout l'âne. 

Et elle se mit à courir. Deux kilomètres, trois, elle dépasse les enfants. Dix kilomètres d'une course
effrénée. Harassée, elle s'arrête, essoufflée. Ses enfants la rejoignent, encore plus fatigués qu'elle.Quand ils se furent reposés, la hyène décida de revenir avec ses enfants. Autant se contenter d'un
reste de veau au lieu de courir après un âne imaginaire.

Quand ils arrivèrent au fourré où elle avait caché les restes du veau, elle constata que les vautours,
les corbeaux et tous les rapaces-charognards des environs étaient venus et n'avaient même pas laissé
un morceau de peau.

Elle était à nouveau faible, ayant grillé toutes ses calories dans sa course folle. Ses enfants titubaient
et piaillaient, rongés par la faim.
Elle sentit que c'était bientôt sa fin.

Ainsi, la hyène fut-elle victime de son égoïste gourmandise et de sa grande bêtise.





vendredi 13 décembre 2013

MAURETANIA


LA DUNE QUI CHANTE

Poème de Swan :

Pareilles à des cathédrales s'élèvent les dunes.
Et à leurs sommets les vents chantent les peines,
L'horreur et les joies, l'amour et les haines.
Et quand on y monte, le sable durci
Facilite la marche pour accueillir l'ami
Celui qui, en bas, se voit aller en haut
Et qui aime voir un rien qui est pourtant si beau.

L'une d'entre elles chante au vent des messages nouveaux
Et aux gens un grondement pour l'effort, dit tantôt,
Car lorsqu'à la messe, on chante pour le messie,
Lorsqu'on descend la dune, son chant veut dire merci.

Elle se déplace aussi comme, ma foi, toutes les autres,
Sauf qu'elle chante, elle est seule, est-ce vraiment de sa faute ?
Elle parcourt le monde lentement et pourtant
Cette cathédrale est chant
Pour ses ouailles qu'on nomme vents.

Nouadhibou, le 8 décembre 2013

 premier essai ...

prêt pour l'ascension

un, deux, trois, sautez...


vue de 15 mètres de haut !



après l'effort, petite soirée en brousse .