Derniers séjours, derniers souvenirs sénégalais...
En quittant Yayème, c'est à Sokone que nous nous étions installés en 2003, contents de retrouver un peu de "confort" !
Sokone
eut aussi ses heures de prospérité, avac son LOUMA (marché
hebdomadaire) très bien achalandé en poissons frais, légumes et fruits
de saison, ses campements au bord de la mangrove et ses balades en
charette et de nombreux artisans.
Mais là aussi c'est fini, plus de touristes, plus d'argent et le climat qui se dérègle et ruine les cultures.
Et l'invasion de l'huile de palme ! Impossible de trouver une goutte d'huile d'arachides, le Sénégal était pourtant réputé pour ses cultures d'arachides ...
La jolie petite maison que nous habitions n'est plus que ruines.
L'ami
boutiquier Arona,la quarantaine, qui le premier nous logea
gracieusement à notre arrivée à Sokone, n'est plus que douleurs et
contractions, paralysé progressivement par une maladie chronique,
abandonné de tous, famille et amis...
En lui fournissant les médicaments antalgiques puissants et en le confiant aux Soeurs de Sokone, il aura une fin de vie digne.
Merci Soeur Dominique et soeur Xavier.
Ma
"petite fille" handicapée, Ayou, est maintenant confiée à un couple
mixte, Michel et Rocky et leurs 5 enfants. Jean-Claude est là en cas de
besoin. Il finance ses cours de couture au Centre des Handicapés et
surveille la situation.
L'association "Sourire" lui fournit ses médicaments.
Merci à tous !
Ma petite guenon Risiqui n'est plus, elle a rejoint le paradis des singes...
Tout passe, tout casse, tout lasse...
Mes amis, Jean-Claude et Marie nous ont accueillis toujours aussi chaleureusement.
Jean-Claude
est un photographe animalier de grand talent, il s'est spécialisé dans
les oiseaux du Siné-Saloum. Un artiste...Son livre devrait bientôt
sortir.
Ils élèvent leurs enfants, Jean-Christophe et Jean-Marie,
dans la double culture, wolof et française et tout se passe très bien.
Quelques scènes de la vie ordinaire dans une concession au Sénégal :
Les mangues en pleine floraison
Jean-Marie en grande discusssion avec sa cousine
rencontre inoffensive !
les gestes du passé reviennent naturellement !
sortie pic-nic
au bord du bolong à Sadio Counda
drôles de doigts de baobab !
Puis
il nous a fallu songer à la dernière partie de ce périple : rejoindre
la Guinée en passant par les chutes de Dindefelo et Ségou où j'avais
séjourné en 2006...
Encore un couple de grands calao croise notre piste ! Décidément, cela fait douze, six couples ! Exceptionnel !
(Bon, d'accord, la photo n'est pas terrible)
voilà à quoi ressemble un calao !
http://www.makila.fr/blog/animaux-safari-afrique/calao-terrestre/
A la chute de Dindefelo, huit ans apès, au même endroit...Seule ma chevelure s'est éclaircie !!!
chute de Dindefelo
Les caméléons aussi étaient sur la route et nous en avons sauvé deux !
Comme je l'ai déjà raconté, les peuls en ont une peur "verte" et incontrôlable ...
Voici ce qu'on m'a raconté :
Il y a longtemps, une femme pilait du mil tarditionnellement dans son mortier de bois.
Personne
ne sait comment cela est arrivé, mais un caméléon est tombé dans sa
préparation, elle a continué à piler sans s'apercevoir de la
catastrophe.
Tous ceux qui ont mangé de cette mixture sont, paraît-il, morts.
Depuis ce jour lointain, aucun peul, sans exception, ne touche à cet animal pourtant bien inoffensif.
Nous
nous installions pour passer la nuit dans la brousse un peu à l'écart
du village de Ségou, lorsque deux jeunes gens, dans la nuit noire,
surgissent derrière le 4x4 !
Après les salutations d'usage, ils nous
expliquent que nous n'avons pas le droit de passer la nuit ici, que
c'est une réserve villageoise pour la protection des chimpanzés, merci
nous sommes au courant !
Après leur avoir expliqué que je connaissais
bien Ségou pour y avoir passé du temps, soigné les gens, remis en
marche le moulin et crapahuté à la recherche des chimps, un des deux
jeunes s'écrit :
" Mais tu es Doris ? "
Et l'autre de renchérir :
" Doris, c'est toi ? Non, ce n'est pas possible " !
Et voilà , 8 ans après, ils ne m'ont pas oubliée...
Et voilà, nous passons tranquillement la nuit dans leur réserve !
Le lendemain matin, nous apportons de quoi faire un copieux petit déjeuner à leur campement, bien sûr vide de tout ...
Ily a bien longtemps que personne n'a dormi ici ...
Et nous prenons la piste de Guinée juste derrière le village ...
Impossible d'imaginer ce qui nous attendait !
Réputée
très cassante, ce que je ne savais pas, nous avons eu droit aux murs,
aux escaliers, aux gués, à la poussière, bref tout ce qui fait la joie
et le charme des pistes guinéennes !!! Mais on l'a faite et sans rien
casser ...Ah, en tous cas ...
Voilà enfin, les belles montagnes du Fouta Djalon !
En passant au village de Dièoula, c'est le louma, le grand marché !
le seul jour où on peut recharger son téléphone portable !
Et quelle ne fut pas notre surprise d'y trouver des mangues ! Cinq mangues pour l'équivalent de 1 euro !!!
Swan put ainsi goûter sa première mangue guinéenne !
Et maintenant, à nous la Guinée...
La suite au prochain numéro !!!