lundi 10 mars 2014

CE N'EST QU'UN AU REVOIR...


Il me faut clôre cette tranche de vie africaine commencée en 1998...
Un livre est en cours, vous en serez personnellement informés.
Et c'est sur ce beau portrait d'Aminata que je tourne cette page.






                                                                                                                               
                                                                                                                    Au revoir Aminata...







vendredi 7 mars 2014

SOUVENIRS, SOUVENIRS au AU PAYS des MINES d'OR




DUINGUIRAYE-DIATIFERE

Il me faut maintenant clôre ce chapitre guinéen, cette tranche de vie africaine commencée en 1998, 
par la découverte de l'Afrique et de la Mauritanie en particulier. 
C'est à Diatiféré que cette séquence émotion aura lieu !

Une escale à Dinguiraye me fait retrouver Seydou Diallo et ses parents. Son père aussi a dépassé
 les 99 ans et il se déplace toujours en moto, enfin comme passager ! 


 
 
 
 
 
On pourrait créer un joli conte, pour Joséphine !

"Barbara, la grand-mère et sa petite-fille "... 
 
 
 
 
 Et puis, voilà  à  quoi s'occupent les fillettes quand elles ne vont pas à l'école. Il n'y a pas de Facebook, de Gmail 
ou autre internet, pas de jeux, seulement du travail pour aider les mamans. 
 
 
 
  Petit clin d'oeil : cette construction n'a rien de commun avec les murs de Domi ... 
 
 
 
http://dogood-mba.tumblr.com/ 
 
 
 Seydou m'aide à trouver un transport pour Diatiféré. En semaine ce n'est pas chose aisée, par chance, 
demain c'est le Louma et donc beaucoup de monde fait le déplacement...
 
Diatiféré, un nom connu de tous les chercheurs d'or, ceux qui en ont trouvé et ceux qui creusent encore
 dans l'espoir de faire fortune !
Rangaya, la mine que j'avais visitée en 2008 ne fonctionne plus, on n'y trouve plus d'or, alors beaucoup 
sont partis tenter leur chance ailleurs.
On vend toujours les paillettes d'or en utilisant ces petits récipients , "les fanfans". 
 
 
 
 
  C'est ici que nous nous étions connues, Aminata et moi-même, lors d'une escale pendant mon premier trek qui m'emmena
 jusqu'à  la découverte de la source du Bafing, donc du fleuve Sénégal.
C'est ici qu'Edouard et Sia m'avaient "recueillie", soignée et engraissée !!! C'est dans cette case (point noir) que mes pieds ses
 sont refaits une santé ! 
 
 
http://www.darjela.over-blog.com Ces retrouvailles ont fait couler bien des larmes et parler tard dans les cases !!! Fanta est revenue ! Sept ans plus tard, on est tous là , heureux, sachant bien pourtant, au fond de notre coeur que ce sera
 la dernière fois !

Diatiféré, c'est le bout du monde ! 
Il faut 9 heures de taxi-brousse pour faire Kindia-Dinguiraye
 
 
et 3 heures de piste pour faire les 30 km qui séparent Dinguiraye de Diatiféré.
En trois jours, j'aurai passé 24 h dans un transport local brinqueballant, couverte de poussière collant à  ma sueur et
 ruisselante de larmes refoulées...

Mais je me devais de le faire, ce voyage de l'extrême, en souvenir d'Aminata.

Sept ans après, à  22 heures, dans ce village perdu dans les montagnes, au pays des mines d'or, Darjela-Fanta  part à la
 recherche de ses logeurs, Edouard et Sia.
On m'accompagne car c'est une nuit noire, sans lune. Tout a changé, plus de clôtures, beaucoup de cases sont fermées
 et cassées, les chemins ne sont plus les mêmes et Edouard a changé de concession. 
 
 
 
 
 Mais si, c'est bien Fanta ! Edouard n'en croit pas ses yeux embués d'alcool de "raphia". Il ôte sa casquette et tombe
 littéralement dans mes bras, incapable de dire un mot...Des sanglots s'échappent de sa gorge et des larmes piquent 
mes yeux encore irrités de la poussière de la piste. 
 
 
 
 
 La fille aînée d'Edouard remplit les bouteilles de raphia pour la journée, car le bar ne désemplit pas du matin 
 au soir.

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Vin_de_palme
 
 
 
 
  Edouard le premier a cru qu'il rêvait !!!
Nous nous sommes étreints et embrassés avec la ferveur des amis perdus et retrouvés...
" Tu ne nous as pas oubliés, tu es revenue..."
Mais Sia, malheureusement n'est pas là , partie à  un décès près de la frontière de Sierra Leone, quel dommage,
 je ne la reverrai sans doute jamais.
Awa avait 9 ans donc aujourd'hui elle a 16 ans, méconnaissable, la petite Awa qui a tant pleuré quand je suis repartie en 2008...
Edouard m'ouvre la case de la grand-mère, Awa fait chauffer de l'eau pour un bon " bain "!

 Après une bonne nuit, Edouard m'emmène saluer "les autorités" !
On assiste au lever des couleurs, nous sommes 6... Mais c'est ainsi tous les matins.
On visite le marché, le dispensaire où Nestor officie toujours...


Mon ami, le bijoutier-forgeron est toujours là, assis devant sa forge, il m'avait offert des petits anneaux  en argent pour mon anniversaire, que j'ai toujours ainsi qu'une gourmette en argent!  
 
 
 
 
 Les instituteurs ont changé, les vieux commerçants sont toujours là, et Kani, la logeuse de Aminata aussi !
Je leur montre sa photo, on m'embrasse, on me présente des condoléances, on m'invite à manger, on me donne
 de l'argent même, c'est la tradition pour les voyageurs mais j'ai le coeur gros... 
Personne n'était au courant du décès de Aminata en juin dernier, le 8 juin 2013.

"Comment, c'est toi, Fanta, venue de France, qui nous apporte cette triste nouvelle ! 
Yé! Allah! Yé! Allah! Non..." 

Adieu, Edouard, Adieu, Diatiféré, 
 
 
A Conakry, je suis allée embrassée les filles de Aminata  
 
Adieu, Fatim  
 
 
 
 Fatim
 
 
 
 Hadja
 
Ses petits-enfants
 
Adieu, Malick et Amara 
 
 
 
 
 
 et Issa qu'elle avait recueillie au Mali
 
 
 
 
 
 
 Fatim, le portrait de sa maman.