lundi 16 juillet 2012

MAURETANIA-juin 2012






Immuable, Afrique,
Immuable, Mauritanie....

 

Depuis mon dernier passage en Mauritanie, quelques goudrons en plus et de nombreuses constructions bétonnées plus tard, tout est à l'identique.
 Nous sommes dans le Sahara, ne l'oublions pas, les rues jonchées de déchets de plastiques et vieux chiffons, nourriture bénie et unique des chèvres, moutons et ânes, les mouches, les cadavres d'animaux desséchés sont toujours là, les milliers de voitures « Marzdès » ou Toyota ont envahi les rues de la capitale, Nouakchott, y  faisant régner l'anarchie dans le plus grand désordre, sans foi ni loi...




Les petits ânes trottinent toujours, un peu moins nombreux certes, mais toujours aussi maltraités.
Mon article écrit en 1998, lors de mon premier séjour est toujours d'actualité:

LES ÂNES MARTYRS de NOUAKCHOTT

Ce sujet peut paraître dérisoire face à la misère humaine, à la pauvreté généralisée, au manque d'hygiène total. Mais tout a déjà été dit et écrit à ce sujet...
Mais qui s'est soucié ,de ces animaux utilisés dans ce pays à toutes les tâches?
Transport de l'eau, de marchandises, de personnes...
Ces ânes, de petite taille, avec la croix de St André, parfois rayés comme des zèbres, sont frappés, blessés, oreilles coupées ou déchiquetées, plaies sanguinolentes, peau raclée arrachée au passage de la ficelle qui sert de sangle, cicatrices sur tout le corps..
Leur petit bât sur le dos, fait de bouts de cordes et de vieux chiffons, ils trottinent du matin au soir, harcelés, excités, houspillés, frappés par leur conducteur, enfant ou adulte, qui, assis sur le côté de la charrette, balançant les jambes au rythme de leur trot, leur assène régulièrement des coups de gourdin sur la croupe.
Libérés le soir, mais entravés, ils errent à la recherche de quelque nourriture parmi les immondices qui jonchent les rues ensablées. Une branche sèche, un morceau de carton, un sac en plastique, un morceau de tissu, tout et n'importe quoi... Comme les chèvres d'ailleurs qui avalent à longueur de temps, des restes de poisson, de la semoule ou des paquets de cigarettes.
La nuit on entend des braiments  de tristesse, d'appels au secours, de souffrances...
L'angoisse du noir, du lendemain, un éternel recommencement jusqu'à la mort.

Écrit à Nouakchott en novembre 1998


Les amis sont toujours là, fidèles parmi les fidèles, quelques rides en plus et quelques petits enfants plus tard. La tradition intouchable perdure dans une nostalgie inchangée et aggravée par le manque de moyens, l'augmentation des prix... Et pourtant, l'incontournable avancée de la société de consommation est bien là, internet, téléphone portable et même des Iphone !

LEMJED, mon guide lors de mes premiers tours de roues dans le sable en 1999, devenu depuis mon repère, ma sécurité, véritable encyclopédie du savoir traditionnel maure.




 RABIA, rencontrée à Atar en 1998. Elle hébergeait les nombreux touristes qui atterrissaient là, pour des excursions à dos de chameau, des treks dans le sable ou des randonnées en 4X4...



 OLIVIER, franco-américain rencontré dans un petit village, lors de mon deuxième trek. Il faisait partie des  "Peace Corps ", volontaires du corps de la paix, et depuis, il est resté à NKT où il a trouvé un bon job à l'Ambassade des USA.
Il vit en toute simplicité dans le quartier « Bassrah », au milieu de ses amis sénégalais.
Sa maman, Chris, est devenue une « fan » de mes blog et une « pen-friend » sur le net !
Notre prochaine rencontre devrait avoir lieu en Guinée....




Il me restait une excursion à faire à Nouadhibou qui est la capitale économique de la Mauritanie.
C'est grâce au port de Point Central, à quelques kilomètres de Nouadhibou et de sa cité minière de Cansado qu'est acheminé le minerai de la mine de Zouerate, par l'un des plus grands trains du monde. Elle abrite aussi une très importante activité de pêche, attirant les populations du sud du pays. La ville est également réputée pour être un pôle d'échange – voire de trafic – de météorites dans le Sahara.
Une route, inaugurée début 2005, relie dorénavant Nouadhibou à Nouakchott; elle relie également la Mauritanie à la frontière sud du Sahara Occidental administré par le Maroc.)

 LE CAP BLANC !!!






Nous l’avions déjà visité en 1999, avec Jean, l'ami handi! mais seulement dans la partie sud, ma fille Dorothée y avait d’ailleurs  pris un bain mémorable !


L'ami Jean dans les dunes!


Cette fois je voulais aller à la rencontre de la dernière colonie de phoques moines !

Le 23 septembre 2009, un bébé-phoque moine naissait sur une plage mauritanienne. D'après les spécialistes, il y a six siècles que cela n'était pas arrivé !
Derniers vestiges d’une espèce en voie d’extinction, le phoque-moine (monachus monachus) est un mammifère marin de la famille des Pinnipèdes. Avec des yeux exorbités, le phoque-moine donne l’impression d’une naïveté extrême, mais dégage une forte sympathie.

La réserve de Nouadhibou

Le phoque-moine peut mesurer entre 2,40 à 2,80 mètres de long pour un poids variant de 250 à 400 kg. Sa gestation dure 11 mois. Il en existe aujourd’hui moins de 500 individus sur toute la planète. La plus grande concentration de l’espèce se trouve entre les grottes de Guergaratt et le Cap Blanc en Mauritanie.
Jusqu’en 1997, encore cinq cents individus recensés formaient cette colonie. Mais plus de sa moitié fut décimée par une épidémie virale. Seuls 150 individus environ ont échappé à ce phénomène. Ils survivent encore dans une réserve protégée de 6 Kilomètres au nord de Nouadhibou (port industriel de pêche).





J’avais peu de chance de voir le dernier individu habitant ces falaises….La principale colonie étant beaucoup plus au nord de Laguera, vers El Guerguerat, poste militaire entre le Sahara Occidental et la Mauritanie, site bien gardé et protégé, réservé aux scientifiques .
Mais sait-on jamais…Mes rencontres avec les animaux sauvages ont toujours été couronnées de succès !

-en 2004, mes premiers chimpanzés à la frontière sénégalo-guinéenne, vers Ségou, étaient bien présents !
-en 2007, les hippopotames du Bafing, lors de mon premier trek m’ont surpris sur la pirogue !!!
-en 2009, les éléphants de Boromo au Burkina Faso étaient bien au rendez-vous !
-en 2012, en juin, en Guinée dans les montagnes de Nyakaya, les chimpanzés étaient aussi là…

Et le 19 juin 2012, le jour des 6 ans de mon petit-fils Achille, longeant seule les falaises du Cap Blanc, j’ai eu la chance incroyable, inouïe, inespérée de voir une vingtaine de phoques moines remontant vers le nord, espacés de plusieurs dizaines de mètres, seuls ou par groupe de deux !
A mon retour, personne ne voulait me croire, ça n’est jamais arrivé ici ! Même le gardien du phare m’a confirmé qu’il n’y en avait qu’un qui habitait ces falaises et donc que c’était très rare de l’apercevoir….J’ai bien pris quelques photos avec mon appareil, totalement inadapté pour ce genre de photos mais qui, une fois agrandies, montrent, sans aucun doute, que ce sont bien des phoques-moines.


Sur le haut de la falaise, gravé dans une stèle en marbre, j’ai relevé ce très beau texte, à l’endroit précis d’où j’ai aperçu les premiers phoques moines :

L'OCÉAN RENFERME UN VÉRITABLE TRÉSOR.

L’Océan est un grand inconnu pour les hommes et les femmes. Il renferme dans ses entrailles un univers aussi complexe et probablement plus riche que l’univers terrestre. Des animaux, des plantes ainsi qu’une multitude d’êtres presque invisibles nagent, flottent ou s’accrochent au fond pour éviter que les courants ne les emportent.

Si vous pensez un seul instant aux êtres vivants qui sont passés par votre cuisine, vous pouvez vous faire une idée de cette incroyable variété.
Ces êtres interfèrent dans une trame complexe où les chasseurs et les proies s’affrontent tous les jours dans leur lutte acharnée pour la survie. Phoques, dauphins, maigres, langoustes, méduses etc…font tous partie de ce monde tellement différent du nôtre. Depuis les airs, les oiseaux marins se partagent la terre, le ciel et l’eau pour s’alimenter également de toute cette diversité que leur offre la mer.













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