samedi 24 août 2013

GUINEE 2012, Noël à Koukoutamba


 Nous sommes le 25 décembre 2012, encore un Noël pas comme les autres !
 Mais quelle piste ! Labé-Koukoutamba... Une grande première et pour le Nissan et pour le pilote...





 Passera, passera pas, touchera, touchera pas...? Ça passe et ne casse pas...

Quelle surprise !!!


 L'arrivée à Koukoutamba, le jour de Noël, même pour ces musulmans des campagnes fut un cadeau inoubliable, pour tout le monde .
Quatre ans et demi après, personne n'avait oublié "Fanta" qui marchait le long du Bafing, en tongs ...

http://darjela.over-blog.com/article-16183776.html

On entendait dans le hameau : "Fanta est de retour, Fanta est de retour " ! Ils sont tous là... ou presque, car une catastrophe a fait fuir une grande partie des habitants du hameau. 
Un camion, mal arrimé sur le bac, est tombé à l'eau, des femmes et des enfants se sont noyés, bien sûr par les maléfices de quelque méchant djinn...



On aurait dit qu' Alassane, (porteur sur les derniers 120 km du trek 1, en 2008) attendait cette venue, il était sûr du retour de Fanta !
Il est marié à Aminata et ils ont deux adorables fillettes, Ramatoulaye et Mariama.

 L'arrière grand-mère et la petite Mariama (dans les habits de Joséphine) !

                                                       La maman, toujours dynamique, 

                                                                 Le père, silencieux...

Mamadou, le frère, qui relève le niveau du Bafing, tous les jours, pour le barrage de Manantali, sans être payé depuis plus d'un an... (depuis mon passage aux "autorités", il a enfin touché ses salaires impayés).

et sa fille, Aïssatou, petite fille bien malade. La maman est partie au pays des mines d'or et n'en est jamais revenue...

                                                            Aminata, la femme d'Alassane ,

Alassane avec Ramatoulaye 



Même la case que m'avait cédée Alassane était encore debout ! Là où il m'avait fallu soigner de graves ampoules assorties d'une forte fièvre et d'une fissure du métatarse... Là où j'ai dû prendre la décision d'abandonner provisoirement le chemin de la source pour reposer et cicatriser mes pieds douloureux, percés, enflés, cassés... 
à Conakry.



    

 

 http://darjela.over-blog.com/article-16676804.html
  
 Ici, le temps semble s'être arrêté... 
 On survit avec quelques cultures, quelques zébus, quelques poissons...







Le bac est toujours en panne, on  traverse en pirogue pour ensuite, pédaler jusqu'à la ville de Kalinko.
Ce cher Bafing est un peu plus pollué, toujours aussi sauvage et vif ! 





                                      Quelques clichés au hasard de nos promenades.













Adieu, Alassane, nous reverrons-nous un jour ? Bonne vie...



jeudi 15 août 2013

SAUVETAGE D'UN MARTINET NOIR.

C'est en sortant sur le perron qu'un bruit violent frappé sous la toiture a attiré notre attention, là où nous savions que des oiseaux nichaient, vu les fientes tombées chaque jour sur les marches...
Difficile dans un premier temps de comprendre de quoi il s'agissait.


Vite les jumelles, c'est un oiseau pendu par les pattes qui se débat , depuis combien de temps et pourquoi, on voit mal ce qui le retient... ses ailes frappent les pierres du mur mais il faiblit, il faut faire vite.
Comment le décrocher ? Du premier étage, avec deux tiges en plastique scotchées entre elles et au bout desquelles un crochet est fixé à la hâte, Laurent après de nombreux efforts et torsions du buste, au risque de se rompre le cou, réussit à accrocher et l'oiseau et ce qui le retient prisonnier.
En bas, Jules et moi, avions tendu un drap pour le recevoir en cas de chute.
L'oiseau est déposé délicatement dans le drap, c'est un martinet noir, apparemment bien faible et complètement entortillé dans des ficelles, fils et autres liens.



Muni de petits ciseaux, Laurent coupe délicatement ces liens dont certains sont enfoncés jusque dans les chairs. Une patte est nettement inerte, déboîtée, cassée mais sans blessure ouverte.
Immédiatement, on lui enduit les pattes d'huile de ricin, on le met dans une boîte dans le noir afin qu'il se repose.

 
 
Vite, internet pour trouver les premiers conseils : comment donner à boire et à manger à ce jeune martinet noir.
Ensuite, contacter la LPO (ligue pour la protection des oiseaux) http://www.lpo.fr/
Il est d'abord envisagé de le transporter via une chaîne de solidarité de ville en ville jusqu'au "Centre de Sauvegarde" de Tonneins dans le Lot-et-Garonne ... trop loin, avec cette chaleur, ce n'est pas gagné... on voulait pratiquer une amputation.... et puis, c'est dimanche...
Or, il faut savoir qu'un martinet ne se pose jamais sauf pour couver. Son nom "Apus Apus" signifie "sans pattes", alors avec une seule patte, il devrait s'en sortir.
Il aura fallu 30 heures pour le remettre d'aplomb... sur une patte !
Abreuvé au goutte à goutte et nourri avec quelques milligrammes de viande crue, il a vite repris des forces et commençait à s'agiter dans son carton...
Alors, la décision est prise, en accord avec la LPO, d'essayer de le relâcher.
Au quatrième essai, il est parti comme une flèche,  prenant de la vitesse, rasant les haies, les arbustes, puis passant par dessus les toits, il prit un courant ascendant pour rejoindre ses congénères loin au-dessus de nous ! Yi-peee ! 
Bon vol et bonne vie !




Et maintenant, un peu d'observation d'intérêt scientifique ornithologique...
Ici, vous saurez tout, tout, tout sur ces fabuleux martinets noirs ! 
Je vous invite à passer un bon moment, confortablement installés, pour découvrir cet oiseau fabuleux, si mal connu et pourtant protégé  ...




LE
MARTINET
NOIR
Comment sait-on que les Martinets dorment dans le ciel ?

Le Martinet peut-il nicher à moins de 5 mètres du sol ?

Le Martinet posé à terre peut-il décoller du sol ?

Peut-on baguer les Martinets ?

Les premiers Martinets partent-ils vraiment fin juillet ?

Martinets enlevés par des Corneilles

Le Martinet, un lève tard ?

"Guirlandes" ou "grappes" de Martinets

Les noms anciens du Martinet

Nichoirs pour Martinets


 source : http://www.lahulotte.fr/

Alors, s'il vous plaît, ne laissez plus traîner dans la nature ficelles, fils et liens de toutes sortes...Il y a suffisamment de plumes, poils, branches et feuilles dans la nature !





dimanche 11 août 2013

LA CEGALE et LA FORMI, version Pierre Pechin

La Cègale et la formi
 
La cègale, qu'est une p'tite counrè d'insecte qui est grosse comme ça, il avait rien à boffi.
Alors qu'est-ce qu' ê fi ? A réfléchit dans sa ford intérieure. Il va vaoir sa voisine qui habite deux tarois bicoques a pétit peu plus loin. Mais : il passe par derrière la première bicoque parce qu'il doit du pognon, et puis après il fait un trou, il sort du labyrinthe, il fait en-tention à la naphtaline, et il arrive chez la formi, frappe la porte (toc, toc, toc) : 

- S'il vô plaît !

- Qui est là ?

- C'est mawa !
- Qui tawa ?
- C'est mawa !
- Mais qui tawa ??
- C'est mawa !
- Ah, c'est tawa, rentre !.. Qu'est-ce qui té vo ?

- Eh, juste dire bonjour, comme ça... C'est mignon chez toi. Pitain ! Très jouli, hein. Ti as un beau p'tit jardin avec Blanche neige les sept nains, les champignons et aussi les p'tites bouteilles dans les allées, le puits avec les pneus, tout ça. Très jouli.

Ti as une belle sahalle de bains avec les poulets dans la baignoire, tout ça. Très joli, hein...

- Qu'est-ce qui té vo ?
- Ah, c'est tout, voilà, j'disais bonjour. Bon allez maintenant, faut... Oh ! Pendant que je suis sur le pas de la porte, y m'vient une idée, subrepticement : est-ce que tu pourrais pas me parêter tout p'tit peu d'pognon, s'il vous plaît ?
- Ti veux du pognon ? 

- Voilà !
- Fous le camp ti es une *****. Fous le camp ti es une *****, c'est tout ! D'abord je vas te dire une chose : qu'est-ce que ti fouti l'été dernier, que moi je taravaille tot le tomps ? Qu'est-ce que ti foti, tu vas m'explique ?
- Ehhhh... Ahhh...
- Tè fouti rien di tot ! Ci tout. Tè vi acheter une voiture. Tè vi acheter une Dauphine. Ti étais pas content de la Dauphine tè la laisses au coin de la rue, tè rachètes une Simca mille Pigeot... Turbot ! Avec des décahalcomanies tout partout : Donald, Bick John, Capitaine Haddock, Tintin Milou, Marsupilami, Blek le Roc, Goldorasme.
Ti avais la queue de David Crockett au rétrovisor. Les antibarouillards, klaxon la musique contemporaine. Ti avais aussi sur le siège arrière, siège avant la peau de la tigresse. Le volant avec la fourrure. Ti avais aussi sur le pare-brise une autocollant pour-contre le soleil "A.-S. fot-bol cloub Villejaouif". Et maintenant tu demandes du pognon, alors moi je te dis : fous le camp ti es une *****, ci tout ! Allez, fous le camp ! Nahdin r'bouk ! Nahdin z'mouk ! Nahdin mmhh !.. Pas possible, hein !
 
Qu'est- ce qu'il fait la pauvre p'tite cègale ? Il erre dans la nature... Il foule l'herbe menue... Il a rien à boffi. Y – ca – rève.

Par contre la fourmi reste à l'intérieur. Il est pas con la fourmi, il reste à l'intérieur. Il taravaille.

Tous les jours il taravaille. Tous - les - jours - il taravaille ! Tous - les - jours - il taravaille !!! Tous les.. Nahdin hmouk ! Krasucki ! Il taravaille dix jours par semaine. La vérité si je mens !

Il passe des coups de balais tout partout. Il gagne du pognon. Il achète un aspirator...

Travaille tarop, il bouffe tarop. Tout ce qu'il trouve il bouffe : il bouffe du couscous Cahanigou, du couscous Ronron, couscous Fido... Couscous Kitékat, le dimanche, pour changer, comme ça...
Bouffe tarop, travaille tarop, qu'est-ce qu'il a ? Problème médical : infarctous du macadre !
Carève aussi. 

Mor(t)...alité, (sur lit de camp) : ti bouffe, ti bouffe pas, ti carève quand même.
 

mercredi 7 août 2013

LA MEME en PAYS de RETZ...



Et la même fable en patois du pays de Retz, par mon amie Marie-Claire, la maman de Man...de Pornic !


Le midi et le feurmi
 
Un grous midi, qu'avé chantail 
Sans travailler pendant l'étail
I trouvé pas mizi grand chouse
Quand partot l'herbe a tait frimouse :
Yavait pas le moindre abibaou
Pour débâcher l'pouvre animaou !

Keumme un feurmi do ouésinage 
Paressait aouère prou d' gangnage
I s'en va chez li pour chercher
Un p'tit de quail vivocher
Jusque devers la peurchain' prime.


"Ah!qu'i dit, vous s'rez point victime... 
Je rendrai dès la fin d'juillet,
Tot ! avec in'grousse intérêt.
- Que faisious don, quand, su la terre
je ramassions, nous, de quail faire ?
- Dam' ! caté d'aoutes, j'gralail,
 je chantas, tot le long des prails !
- Ah qui li r'prend le vieux feurmi :
vous chantiez ! et ben dansez don asteur.


 

vendredi 2 août 2013

POUR RIRE... FABLE (1947)



Grelet' ensembl' fourmi

Un tout petit grelet
L'a sorte sous son galet
Pour voir-fourmi gros tête,
Essaye becque un'quête-
Et de dire simplement,
En manière crîment
Prête à moins souplaît
Dé trois grains millet.
Sans ça avant demain
Moins va crève la faim
Fourmi là l'est pas donneuse
Encore moins prêteuse,
Et dan' son langage
De Bébête bien sage,
Fourmi
L'a répondi :

« Kriqué, pendant la vie
Vi craquait vot'cri-cric
Maintenat, fait vot'danser
Comme vi pé cadencer
Pour vous millet en grain la point !.
Sorte devant la caze à moin !!!
Vire à vous vitement

Et sans causement.