Séjournant à Nouadhibou, chez notre ami Lemjed et sa femme Minetou, une excursion au Cap Blanc nous comble de joie !
au pied du phare datant de la colonisation
Swan en plein travail !
L'un qui s'en va, l'autre échoué depuis plusieurs années, avec à son bord...le gardien !
Pensif devant cette immensité ...
Cet espace naturel a été inscrit en 1989 au Patrimoine mondial de l'UNESCO.
La péninsule fait partie d'un des
lieux les plus importants au monde : l'Atlantique oriental.
Ces eaux renferment plus de 300 espèces
de poissons et une grande variété d'animaux dont l'un des dix
mammifères les plus menacés de la planète : le phoque moine,
Monachus monachus.
Certaines des grottes situées au pied
des falaises du Cap Blanc ont servi de refuge à sa colonie d'élevage
qui s'y trouvait en sécurité.
Avec le développement du port et de la
pêche, la colonie a migré plus au nord, dans une partie protégée
interdite au grand public, aux touristes et aux appareils photos !
En 2007, la population mondiale de
cette espèce atteignait à peine 500 individus.
Dans la colonie actuelle, elle est
estimée à plus d'une centaine.
L'histoire de " AMRIGUE "
Depuis 1998, j'ai eu plusieurs fois
l'occasion d'arpenter les falaises du Cap Blanc.
En juin 2012, la chance était avec moi
! Une vingtaine de phoques moines remontait le courant, par deux, face
au vent, en direction du nord ! Événement suffisamment rare pour
que le gardien de la Réserve se précipite au bord de la falaise
pour vérifier mes constatations !
Cette année, avec Swan, nous avons eu
le bonheur de voir " Amrigue ", évoluer à nos pieds :
Actuellement, seul ce vieux mâle
rescapé habite cet endroit du Cap Blanc, la colonie ayant émigré
plus au nord, loin de la présence humaine, du bruit du port et des
pêcheurs.
Il s'agit d'un grand mâle adulte,
nommé " AMRIGUE " (cela signifie pêcheur en hassaniya),
qui a été sauvé en 1997 quand il était bébé, après la mort de
sa mère. Une fois alimenté et soigné dans l'aquarium de l'IMROP à
Cansado, il a été libéré en mer, pourvu d'un émetteur-satellite
et des marques sur les nageoires de la queue afin de suivre ses
mouvements.
Les scientifiques ont ainsi su qu'il
avait passé les premiers mois de sa vie libre à s'alimenter et se
reposer dans le Parc National du Banc d'Arguin, puis qu'il était
revenu s'installer dans la baie. Il y est resté, seul, on ne sait
pourquoi !!!
LE SITE de " LAS CUEVECILLAS
"
La Réserve de la Côte des Phoques fut
visité pour la première fois en 1923 par le célèbre naturaliste
français Théodore Monod, sans qu'il parvienne pourtant à localiser
la colonie.
C'est en 1945 que le naturaliste
Eugénie Morales Agacino la découvre, la photographie et la fait
connaître au monde scientifique.
Quelques années plus tard, Jacques
Cousteau effectue le premier documentaire sur les phoques moines, les
faisant ainsi découvrir au monde entier.
Grâce aux relations de Lemjed, nous
avons eu la grande chance de découvrir ce site complètement protégé
: Las Cuevecillas.
Ces grottes sont un lieu privilégié,
interdit au public, où les observations quotidiennes permettent
d'étudier, comptabiliser et soigner ces derniers grands mammifères.
Là aussi la chance était avec nous :
nous avons pu admirer deux jeunes phoques se laissant porter par les
vagues, juste devant l'une des grottes, devant nous !
Le profil des falaises est très
changeant. La force érosive de la mer, responsable de la formation
des grottes provoque fréquemment des éboulements qui ont obligé
les phoques à déménager au moins à sept reprises depuis que la
colonie a été découverte.
Les explications nous sont données par trois gardes et experts, chargés de la surveillance de la colonie.
Les explications nous sont données par trois gardes et experts, chargés de la surveillance de la colonie.
Celle-ci s'effectue, entre autres,
grâce à des caméras télécommandées installées à l'entrée des
grottes et reliées à des ordinateurs où tout est analysé,
répertorié, noté, chaque phoque étant identifié grâce à des
cicatrices sur le pelage, signe de reconnaissance, telles nos
empreintes digitales.
L'une des grottes n'étant pas équipée
de caméra, l'un des gardes doit descendre en rappel, du haut de la
falaise de 15 mètres afin d'effectuer le comptage hebdomadaire.
Après plusieurs jours de pêche en
haute mer, les phoques moines retournent en général à terre pour
se reposer et se rétablir. Ils sortent également à terre
lorsqu'ils muent car ils doivent conserver leur pelage au sec
pendant la période de mue qui peut durer un mois.
Ces grottes, havre de paix, comportent
pourtant des pièges pour les bébé-phoques. Ceux-ci naissent avec
un pelage fin de couleur noire, inadapté à l'immersion prolongée.
C'est la raison pour laquelle les nouveaux-nés doivent rester à
terre la plus grande partie du temps jusqu'à ce qu'ils muent pour un
nouveau pelage, court et gris clair, adapté à l'eau, ce qui
survient à peu près vers deux mois.
La forte houle ou les grandes marées
peuvent mouiller le pelage des bébés phoques leur faisant ainsi
perdre leur chaleur. Il est fréquent aussi qu'ils soient entraînés
hors des cavernes et séparés de leurs mères.
Ils meurent alors par hypothermie,
d'inanition ou d'épuisement.
LA MORT SILENCIEUSE
Tous les mammifères marins et
particulièrement les phoques, sont attirés par les filets de pêche
immergés en raison de la facilité avec laquelle ils peuvent y
attraper poissons et crustacés capturés.
Les phoques peuvent à leur tour, être
pris ou s'emmêler et finissent par se noyer.
De temps en temps, heureusement de
moins en moins, grâce à la protection de la Réserve, apparaît sur
la plage le cadavre d'un phoque moine ou d'un marsouin.
Cette rencontre nous rappelle qu'ils
sont réellement fragiles et vulnérables.
La surveillance permanente par les
gardiens de la Fondation CBD-Habitat, permet de contrôler et de
connaître la situation et l'évolution de la colonie de phoques. De
plus, les gardiens disposent d'un système d'alerte en cas
d'apparition d'un événement quelconque ou d'une catastrophe qui
pourraient affecter les phoques de façon négative.
Il y aurait encore beaucoup à dire
sur ces magnifiques phoques moines et sur la côte de la Réserve
Satellite du Cap Blanc.
C'est aussi un excellent lieu de repos
pour les oiseaux migrateurs qui partagent leur temps entre l'Afrique
et l'Europe.
On peut y admirer des bandes de
limicoles, spatules, sternes, balbuzards pêcheur, vautours ou
flamands roses et bien d'autres encore….
Quant à nous, les balbuzards, grands
cormorans, traquets noirs et autres oiseaux de mer étaient au
rendez-vous !
Expédition réussie !
d'après la documentation de la Fondation CBD-Habitat.
Excellente initiative que ces mesures de protection... si seulement cela pouvait être fait aussi pour les nombreuses autres espèces en voie de disparition. Bravo Swan, le croquis c'est une bonne école :) Bisoux !
RépondreSupprimergénial
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