La hase et le chacal.
gardait jalousement, l'amenant chaque jour dans les prés.
Elle avait pour voisin le chacal qui lui, possédait un taureau qu'il aimait tout autant, mais il savait
qu'il ne pourrait pas, avec un taureau, développer un troupeau, car les petits des animaux
domestiques appartiennent toujours aux propriétaires des femelles.
Les deux voisins se rencontraient souvent dans les pâturages, laissaient paître leurs animaux et
s'asseyaient à l'ombre d'un arbre où ils discutaient jusqu'au soir, moment de rentrer chacun à son
gîte.
Un jour, le chacal constata que la vache était grosse. Il pensa alors à élaborer un plan pour tromper
la hase.
Ce jour-là, donc, à l'ombre de l'arbre, il lui dit :
« Écoute, chère amie, cela fait quelques temps que je voulais te parler ; je le fais maintenant après
mûre réflexion. Nous nous connaissons depuis assez de temps pour abattre toute barrière et je pense
qu'il serait temps de mieux approfondir nos relations. J'éprouve pour toi de bons sentiments et je
pense qu'il en est de même pour toi en ce qui me concerne.
Je te propose donc le mariage. Ainsi, je pourrai m'occuper de nos bêtes et toi tu t'occuperas du logis
que nous mettrons en commun et si nous avons des enfants, tu les élèveras. »
La hase, après un moment de réflexion, répondit :
« Je crois que cela me convient. Je suis fatiguée et un peu de repos me fera le plus grand bien. »
Ils se marièrent donc et le chacal sortit tous les jours avec les bêtes, laissant la hase s'occuper des
travaux domestiques.
Un beau jour, la vache mit bas. Elle eût une jolie génisse.
Le chacal prit du sang, en imprégna l'arrière-train du taureau et nettoya la vache jusqu'à faire
disparaître toute trace pouvant faire penser qu'elle avait mis bas.
Le soir, il rentra avec la vache, le taureau et la génisse et cria en arrivant à la hase :
« Chère amie, j'ai une bonne nouvelle : aujourd'hui, mon taureau a mis bas et eut une génisse.
La hase, surprise et étonnée, s'écria :
« Que dis-tu là ? Depuis quand les taureaux mettent-ils bas ? Ce doit être plutôt ma vache qui a mis
bas ! »
Mais non, chère moitié. N'as-tu jamais entendu parler de miracles ? C'en est un qui est arrivé. Tu
peux d'ailleurs voir que la croupe du taureau est ensanglantée alors que la vache est bien propre.
Accepte la réalité. Mon taureau a bien fait une génisse. »
Après une discussion qui finit en dispute, ils décidèrent d'amener le problème devant le Cadi ( juge
musulman) qui était à cette époque-là, l'écureuil.
Il allèrent donc le voir le lendemain. Il écouta leurs deux versions et leur dit :
« Vous attendrez la nuit, dormirez là, dans la tente voisine et viendrez me voir demain matin. Je
vous ferai savoir mon verdict. »
Tôt le lendemain, ils se présentèrent sous la tente du Cadi. Celui-ci était alité, bien couvert et
entouré de ses aides, poussant des gémissements aigus.
Le chacal demanda :
« Qu'a donc le Cadi ? J'espère qu'il n'est pas malade ! »
Les aides lui répondirent :
« Ce n'est pas grand-chose, il est seulement sur le point de mettre bas. »
Le chacal, pris de court, s'écria :
« Comment ? Ce n'est pas possible ! Les mâles ne mettent pas bas ! »
A ce moment l'écureuil, d'un geste leste, écarta les couvertures et se mit sur son séant :
« Dis-le toi donc, chacal, et remets à la hase sa génisse. »
La hase demanda le divorce devant le Cadi pour abus de confiance, l'obtint et repartit avec sa vache
et sa génisse.
Le chacal, qui a trouvé plus malin que lui, partit de son côté.
Depuis lors, les hases ne se marient plus aux chacals .
j aime bien lire tes contes ca me fait du bien....continue d en mettre....la moral de l histoire c est que c est stupide de se marier....lol
RépondreSupprimerMerci pour tous ces jolis contes qui nous remettent les pieds sur terre.
RépondreSupprimerPour ma part, je ne les lis pas au coin du feu mais le matin quand il ne fait pas trop chaud.
Je te souhaite, comme on dit ici la "banané" !
J'ai oublié de signer le commentaire mais tu aura peut-être reconnu Catherine !
RépondreSupprimer